La Gramière

Blog sur l'alcool, le vin et la cuisine

Le cercle vicieux de l’alcoolisme en période de deuil

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Un deuil compliqué peut faire sombrer la personne dans l’alcoolisme, et l’alcoolisme sera votre ennemi numéro un pour remonter la pente.

Le rapport au deuil dépend de facteurs sociaux, génétiques et émotionnels. Le deuil implique théoriquement cinq étapes, qui peuvent ne pas se succéder selon un ordre logique : il s’agit du déni, de la colère, du marchandage (ou de la négociation), de la dépression puis de l’acceptation finale (ou de la résignation). Lorsque l’alcoolisme est bien installé (ou lorsqu’il se développe pendant le deuil), il peut vous bloquer dans l’une de ces étapes. La toxicomanie agit de la même façon.

L’alcoolisme et ses effets incommensurables en période de deuil

Le deuil et l’alcool ont une relation tragique, et le premier conduit bien trop souvent au deuxième. Lorsqu’un être cher décède, les retombées peuvent être dévastatrices. Les parents, les enfants et le conjoint sont bien entendus les premières personnes à risque. La réponse que l’on apporte inconsciemment au décès d’un proche est imprévisible. Elle peut même vous surprendre vous-même.

Malheureusement, l’alcool et les drogues dures s’imposent parfois comme des échappatoires, alors qu’il ne s’agit que d’une fuite en avant qui retardera le deuil et le rendra encore plus insurmontable, avec des effets incommensurables sur votre santé, sur votre vie sociale et sur votre portefeuille. Entre les bars, les grandes surfaces, les fêtes, les apéros… l’alcool fait partie intégrante du mode de vie des Français. Et même lorsque vous ne buvez pas, les stimuli sont bien là. Même aux funérailles, il est courant de porter un toast à la mémoire du défunt. C’est une très mauvaise idée pour ceux qui ont des antécédents d’alcoolisme. Les funérailles doivent être perçues comme un moment de compassion et de partage. Assurez-vous de rester en contact régulier avec les personnes qui partagent votre douleur, à la fois pour vous aider à amortir le choc mais aussi pour vous enquérir de leurs nouvelles. Des coups de fil, des échanges via la messagerie instantanée et un l’envoie de cartes de remerciement (à faire rapidement sur des plateformes spécialisées comme https://remerciementdeces.fr/.

Comment le deuil favorise l’alcoolisme

Boire l’alcool à des fins récréatives, avec modération et en restant raisonnable, ne peut pas se comparer à la boisson qui remplit un vide émotionnel ou qui masque la douleur le temps d’une nuit. Boire pour une raison autre que le divertissement est le début d’un engrenage vicieux, insidieux, qui s’installe discrètement pour ne vous quitter qu’à la faveur d’efforts importants et d’une grande remise en question de votre mode de vie… des mesures que vous ne pourrez pas réaliser en période de deuil. C’est pourquoi le deuil, comme toute « fenêtre de vulnérabilité », est une période sensible qui peut voir l’alcoolisme (ou toute autre dépendance) s’installer durablement. Si l’alcool apparaît dans un premier temps comme une échappatoire accessible et « acceptable » pour fuir la douleur intense de la perte de l’être cher, la dépendance ne fera que perpétuer le chagrin. L’alcool est un dépresseur. Il ralentit le fonctionnement du système nerveux et du cerveau. En buvant sans modération, vous perdez donc vos facultés émotionnelles au moment où vous en avez le plus besoin. Le deuil, aussi douloureux et insurmontable qu’il puisse paraître, s’atténue avec le temps. Mais avec un pansement aussi malsain que l’alcoolisme, vous prolongez la douleur tout en y ajoutant des problèmes de santé. Ce sera un soulagement de quelques heures qui approfondira à bien des égards la blessure.

En plus de l’explosion des émotions qu’il suscite, le deuil a un réel impact sur la santé. Il peut même aggraver certains problèmes de santé sous-jacents lorsque les sentiments sont réprimés à la faveur d’un abus d’alcool. Les médecins font état d’une augmentation des consultations pendant le deuil. Il faut savoir que le deuil en lui-même ne provoque pas de maladies particulières, car la tristesse est une réaction saine. Ce sont plutôt les mécanismes que l’on développe et les postures que l’on adopte qui pèsent dans la balance : stress, idées noires, manque de sommeil, alimentation peu équilibrée, carences nutritives, alcoolisme, baisse ou absence de l’activité physique… ce cocktail détonnant peut se traduire par une humeur changeante, une dépression, des maladies inflammatoires, des problèmes dermatologiques de patients qui somatisent comme le psoriasis ou l’eczéma, etc.